Description du projet
Crédit: Lars Howlett.
Depuis le début de la pandémie, un véritable engouement pour les labyrinthes est apparu : qu’ils soient matériels ou abstraits, peints sur le sol ou sculptés dans du bois, petits ou à taille humaine, il en existe de toutes les sortes.
Même les milieux urbains à travers le monde n’échappent pas à ce phénomène. La plupart du temps directement visible sur l’asphalte des rues, mais également visible plus discrètement dans les cours arrière, cet art urbain offre la possibilité de se perdre le temps d’un instant dans des chemins de promenade en forme de spirale. Réponse à une anxiété liée à la pandémie ou « effet de mode », les labyrinthes sembleraient avoir un effet bénéfique sur le bien-être des individus, comme le pense le designer Lars Howlett, l’un des plus grands créateurs de labyrinthes aux États-Unis.
Éléments d’innovation
Pourquoi est-ce innovant?
Dans le contexte pandémique actuel, ces labyrinthes peints à même le sol dans les espaces publics sont innovants, puisqu’il semblerait qu’ils ont un effet atténuant sur l’anxiété liée à la pandémie chez certains individus. En effet, comme le propose Lars Hewlett, un des grands dessinateurs de spirales aux États-Unis, le labyrinthe offre un chemin sûr dans cette période incertaine, et il fait sortir l’ordre du chaos engendré par la pandémie. Ainsi, l’utilisation de cet art dans une perspective de design urbain permettrait d’agir directement sur le bien-être physique et psychique des individus, à tout le moins les divertir.
Pourquoi est-ce pertinent pour Montréal?
Cette innovation est très pertinente pour la Ville de Montréal puisqu’il existe dans la Ville un nombre important de ruelles, mais également de nombreuses places publiques. De plus, Montréal abrite chaque année de nombreux projets d’urbanisme transitoire, qui sortent de terre dans des endroits insolites, par exemple sur des places de stationnements, sous des ponts, ou tout simplement sur des rues piétonnes, où il serait relativement facile d’intégrer ces labyrinthes en tant que marquage au sol. À l’extérieur, il est ainsi possible d’en installer proche ou plus loin des secteurs résidentiels pour faire marcher et susciter les sorties tout en maintenant la distanciation physique.
Quel est le potentiel de transférabilité?
Le potentiel de transférabilité est immense, puisque c’est un projet qui ne nécessite pas beaucoup de moyens, et qui peut être réalisé par les citoyens eux-mêmes, si la législation le permet. De la peinture, des pinceaux et un peu d’imagination semblent être les ingrédients nécessaires pour créer un labyrinthe urbain. De plus, la particularité morphologique du tissu urbain de Montréal, notamment avec ses ruelles, se prête tout particulièrement bien à cet art urbain. En effet, dans le cadre du programme d’aménagement des ruelles vertes de la Ville de Montréal, les citadins peuvent s’octroyer des contrats de marquage au sol.
Enjeux et perspectives
Gouvernance
Comme ce projet vise, entre autres, les espaces publics, il soulève des enjeux au niveau de la gouvernance. En effet, si le marquage au sol des labyrinthes est permanent, comment la Ville, ou dans une vision à l’échelle des quartiers, des arrondissements, peut gérer cela ? En effet, des conflits d’usage du sol pourraient alors apparaître. Par exemple, les marquages réalisés sur une voie achalandée pourraient rendre moins visibles certains marquages au sol servant à la sécurité routière. De même, le droit pour certains ou pour d’autres de s’approprier certains espaces peut être questionné. Il est opportun de s’informer sur les règlements en place dans l’espace désigné, s’ils existent, ou sinon de mettre en place des dispositifs à cet égard.
Sources
https://famousnews.org/the-pandemics-call-to-get-lost-in-a-maze/
Auteur de la fiche
Julie Gaillet