Les centres de dépistages à l’auto: Vers de nouvelles cliniques-service-au-volant ?

Contexte
Milieu
Centre-ville
Urbain
Densité
Moyenne
Forte
Fonction
Santé
Temporalité
Pendant
Après
Acteurs
Initiative
Publique
Acteur
Région
Municipalité
Type de projet
Discipline
Urbanisme
Politique publique
Intervention
Aménagement
Service

Description du projet

 Source: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1682259/clinique-sans-rendez-vous-montreal-depistage-coronavirus 

Un centre de dépistage pour la COVID-19, sans rendez-vous et extérieur offrant également un service au volant, a ouvert temporairement au printemps 2020. Situé sur la Place des Festivals, le centre avait une capacité de tester entre 2 000 et 1 500 personnes par jour, incluant les automobilistes. Cette initiative des autorités sanitaires montréalaise était gérée par le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal. 

Source: https://www.fastcompany.com/90522093/forget-telehealth-the-future-of-medicine-could-be-drive-through-doctors 

La Service de police de la ville de Montréal (SPVM) a pu assister l’opération. L’objectif était de désengorger les hôpitaux, d’éviter les attroupements et de réaliser rapidement un plus grand nombre de tests de dépistage. 14 stations de triage, 27 postes d’enregistrement et 30 stations de dépistages sous des tentes chauffées ont été aménagés pour permettre aux 125 travailleur-euse-s de la santé de travailler en sécurité, de 8h00 à 20h00 pendant les mois de mars, avril et mai 2020. Depuis, d’autres centres de dépistages à l’auto ont vu le jour dans la province, dont celui de l’Est de Montréal (octobre 2020) et plus récemment, celui de la ville de Québec (avril 2021).  

Ville/Pays

Montréal, Canada

Acteurs impliqués dans le projet

Autorités sanitaires, Santé Montréal et Santé Québec 

Les Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS)  

SPVM 

Éléments d’innovation

Pourquoi est-ce innovant?

Les centres de dépistages sans rendez-vous de type service au volant sont innovants selon plusieurs perspectives. Dans un premier temps, ils permettent d’augmenter la capacité de dépistage des cliniques et hôpitaux existants avec un aménagement assez simple du domaine public (contrôle de la circulation, tentes chauffées, marquage au sol, etc.). Par exemple, celui de la Place des festivals pouvait accueillir 3 fois plus de personnes que le centre de dépistage sur rendez-vous de l’ancien hôpital Hôtel-Dieu du même territoire. Dans un deuxième temps, en restant dans sa voiture, il est plus facile d’assurer la distanciation sociale afin de protéger les travailleur-euse-s de la santé ainsi que d’amoindrir les chances de propagation du virus par les personnes infectées. Est-ce que le service au volant contribuerait potentiellement à rassurer certaines personnes qui seraient moins enclines à faire la file dans un espace clos comme à l’hôpital, en facilitant le dépistage dans le confort de leur voiture ? 

Pourquoi est-ce pertinent pour Montréal?

Cette innovation est très pertinente pour une ville comme Montréal. Tel que mentionné, ces centres temporaires sont assez modulables et flexibles en matière d’aménagement et peuvent être déployés rapidement. Avec les hôpitaux et les cliniques déjà surchargés avant la pandémie, il contribuerait potentiellement à rendre le dépistage plus fluide pour une multitude de maladies infectieuses, même après la pandémie. 

Quel est le potentiel de transférabilité?

Le potentiel de transférabilité est très élevé. D’ailleurs, le centre de dépistage à l’auto de Viau dans l’Est de Montréal est toujours en fonction depuis octobre dernier. Les centres de dépistage sont gérés par les Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS). Le déploiement et la gestion de futures cliniques plus permanentes sur le territoire seraient alors assurés par les organismes de santé publique.  

Ces interventions d’urgence ont-elles potentiellement ouvert la porte à un nouveau design de clinique plus permanent, avec des cliniques servies au volant ? En effet, la firme d’architecture NBBJ, née à Seattle aux États-Unis, a poussé le concept encore plus loin avec un design où les médecins pourraient même traiter les patients directement depuis leur voiture. Ils proposent un espace de 60 pieds carrés par patient, qui s’intègre aux stationnements existants des hôpitaux. Ceci permettrait d’éviter que le mélange des patients infectieux avec les patients en bonne santé. 

Enjeux et perspectives

Contexte et forme urbaine 

En situation d’urgence, les centres de dépistage à l’auto semblent être une bonne solution pour les raisons évoquées plus haut. Toutefois, dans une situation plus permanente, quelles formes pourraient avoir les centres de dépistage dans une ville ? Comment accommoderait-on les autres modes de transports : autobus, train, vélo, marche ? Quels nouveaux enjeux apporteraient-ils ? Quelles seraient les conséquences la qualité de nos voisinages ? 

Usage du sol

Les centres de dépistages à l’auto sont déployés sur le domaine public. Ces aménagements impliquent le blocage de certaines rues et un contrôle sur la circulation accru pour assurer la fluidité et le bon déroulement des opérations, notamment la sécurité. Situés en plein air, avec plusieurs espaces à fonctions bien définies (enregistrement, triage, dépistage, etc.), leur implantation nécessite-t-elle de plus grandes surfaces afin d’accommoder les automobilistes ? 

Inégalités  

Pour accéder à ce service, il faut avoir une voiture. Ce qui n’est pas le cas de tous les citadins. Ce type d’installation pourrait-il potentiellement justifier l’achat de voitures, ce qui est en plus contraire aux projets de mobilité active à Montréal ? Le développement poussé de ce type de clinique servie au volant pourrait contribuer des inégalités dans l’offre de service. Par exemple, une personne en voiture pourrait avoir un meilleur accès à un service de dépistage qu’une personne à pied, faisant la file à l’hôpital. Il est donc opportun d’évaluer si le désengorgement des salles d’urgence et des cliniques serait proportionnel à un futur recours au service à l’auto plus permanent.  

Sources

https://montrealgazette.com/news/local-news/announcement-on-increase-in-covid-19-testing

https://www.fastcompany.com/90522093/forget-telehealth-the-future-of-medicine-could-be-drive-through-doctors

https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/nouveau-centre-de-depistage-a-lauto-et-sans-rendez-vous-dans-lest-de-montreal/

https://www.journaldequebec.com/2021/04/09/covid-19-un-nouveau-centre-de-depistage-a-lauto-a-quebec

Auteur de la fiche

Paulina Nowicka