Les livraisons d’alimentation par les taxis de New York – Veille sur l’innovation en aménagement en réponse à la crise de la Covid-19

Contexte

Milieu

Centre-ville

Urbain

Densité

Forte

Temporalité

Pendant

Acteurs

Initiative

Publique

Acteur

Municipalité

Type de projet

Discipline

gouvernement

Description du projet

La ville de New York a créé le programme GetFoodNYC qui facilite l’accès à l’alimentation saine durant la pandémie. Le programme vise la livraison de repas pour les personnes les plus vulnérables qui doivent rester isolées. Cette livraison se fait par les conducteurs de taxis qui sont payés par la ville 53 $ par livraison, en plus de 13$ par livraison pour l’essence. Pour recevoir ces repas, les citoyens doivent s’inscrire au programme GetFoodNYC en ligne ou par téléphone. Les bénéficiaires du programme peuvent recevoir jusqu’à 18 repas par semaine pendant une période de 4 semaines. Des repas végétarien, Kasher et Halal sont disponibles.

Une procédure stricte a été établie afin de faciliter la gestion de ce service. Pour être admissible au programme, les conducteurs doivent avoir une licence officielle du Taxi and Limousine Commission. Ils sont priorisés par la date de leur inscription. Une fois contactés, les conducteurs de taxi se présentent à un centre de distribution et les employés de la ville déposent dans leur coffre les repas à livrer. Durant les livraisons, ces taxis ont le droit de se stationner dans des zones habituellement interdites ou payantes pour un maximum de 10 minutes.

Le programme a connu beaucoup de succès. Durant les deux premières semaines, 11 000 conducteurs ont livré 6 millions de repas.

Acteurs impliqués dans le projet

Ville de New York

Taxi and Limousine Commission

Conducteurs de taxis

Éléments d’innovation

Pourquoi est-ce innovant?

Dans plusieurs grandes villes, UBER a modifié l’industrie des taxis en prenant une part significative du marché. Plusieurs conducteurs de taxis se sont retrouvés avec moins de revenus. Avec la pandémie et le confinement, ces conducteurs ont un besoin de revenu stable. Avec ce projet de livraison de repas à domicile, la ville de New York a combiné trois objectifs, s’assurer de combler le besoin d’alimentation saine, soutenir les populations vulnérables et contribuer à stabiliser les revenus des conducteurs de taxis licenciés.

Pourquoi est-ce pertinent pour Montréal?

Les trois besoins abordés au point précédent sont présents de manière significative à Montréal. Comme plusieurs métropoles nord-américaines, l’agglomération de Montréal compte des problématiques d’accès à l’alimentation dans certains de ses secteurs, tout comme la présence de populations vulnérables. La situation est similaire pour le contexte du marché du taxi. En plus de cela, depuis la période de confinement, certaines supermarchés et épiceries de la région métropolitaine prennent plusieurs jours à livrer les commandes (https://www.journaldemontreal.com/2020/03/21/jusqua-une-semaine-pour-se-faire-livrer-sa-commande;https://www.tvanouvelles.ca/2020/03/25/le-service-de-livraison-des-epiceries-metro-complet-jusquau-8-avril). Un projet similaire pourrait contribuer, par la disponibilité des taxis, un autre besoin observé dans le Grand Montréal.

Quel est le potentiel de transférabilité?

Le potentiel de transférabilité de ce projet est très élevé dans le contexte nord-américain et dans la région de Montréal. Qui plus est, les municipalités du Québec avec des territoires d’agglomérations de taxis peuvent créer des programmes complémentaires. Ce programme pourrait rémunérer ou dédommager les conducteurs de taxis pour livrer des biens d’alimentation des épiceries ou des commandes des banques alimentaires. Ces programmes pourraient s’étendre à d’autres besoins en transport et en mobilité, comme c’est déjà le cas pour la santé.

Enjeux et perspectives

Financement

L’enjeu principal d’un tel programme est le financement. Puisque ce programme est une initiative publique, il doit être approuvé par le conseil municipal et des crédits pourraient également provenir des gouvernements supérieurs. Avec les ressources financières actuelles d’une ville comme Montréal ou des municipalités formant la Communauté métropolitaine de Montréal, est-ce que les municipalités du Québec peuvent se permettre la mise en place d’un tel programme ?

Gouvernance

Toutes les municipalités du Québec ne possèdent pas des territoires d’agglomérations de taxis. Également, les agences de transports et les organisations de transport en commun ou à la demande pourraient être mises à contribution dans le cadre de ce type de programmes. Quels seraient alors les acteurs les mieux placés pour organiser le service en zone métropolitaine et à l’extérieur des grands centres ?