Multiplication des terrasses et piétonnisation en prévision pour Montréal

Contexte
Milieu
Centre-ville
Urbain
Densité
Moyenne
Forte
Fonction
Commercial
Espace public
Stationnement
Voirie
Temporalité
Pendant
Après
Acteurs
Initiative
Publique
Acteur
Municipalité
Entreprise
Société civile
Type de projet
Discipline
Urbanisme
Politique publique
Intervention
Aménagement
Règlement

Description du projet

Afin de permettre aux restaurateurs durement touchés par la crise sanitaire d’accueillir plus de monde dans leur établissement, la Ville de Montréal autorise la création de terrasses de plus grandes tailles et continue de délivrer des permis pour un montant minimal de 50 $ (alors que ces permis coûtent habituellement plusieurs milliers de dollars). Pierre Lessard-Blais, Maire de l’Arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve à, quant à lui, voulu en faire davantage. En plus de proposer la piétonnisation d’une partie de la rue Ontario, il exempte les commerces de tous frais reliés à l’occupation périodique de l’espace public pour l’été 2021. 

Ville/Pays

Montréal, Canada.

Acteurs impliqués dans le projet

Ville de Montréal

Arrondissements

SDC locales 

Éléments d’innovation

Pourquoi est-ce innovant?

Au début de l’été 2020, le Plan estival de déplacement de la Ville de Montréal avait effrayé de nombreux commerçants. En effet, les 200 km de voies piétonnes et cyclables prévues ainsi que les nombreuses terrasses menaçaient les espaces utilisés par les stationnements. Finalement, les inquiétudes du début d’été ont laissé place à la satisfaction générale, à tel point que la demande de terrasses provient des commerçants eux-mêmes, désireux de réitérer l’opération pour la saison estivale 2021. À titre d’exemple, selon une enquête réalisée par la SDC Wellington sur le taux de satisfaction des commerçants quant à la piétonnisation de la Promenade Wellington à Verdun, 76% des propriétaires de bars, restaurants et cafés ont déclaré être satisfaits de cette initiative.  

L’innovation derrière ce projet réside dans la rapidité de la réponse et son adaptation à la situation. En effet, la modification du prix du permis fut très rapide et son faible coût a pu être accessible à tous les commerces. Cette initiative a également permis de prouver aux commerçants que la piétonnisation peut leur être bénéfique. Selon la même étude réalisée sur la Promenade Wellington, la SDC a pu constater une hausse de 6% de l’achalandage depuis le début de la piétonnisation début juin 2020 par rapport à l’été 2019. 

Pourquoi est-ce pertinent pour Montréal?

Ce genre d’initiative est pertinente pour plusieurs arrondissements de Montréal car elle apporte une solution temporaire au manque d’espaces publics dans la ville et est très appréciée par les citoyens. En effet, le sondage de la SDC Wellington cité plus haut a révélé que 81% des citoyens ont apprécié la piétonnisation de la rue Wellington l’été 2020. De plus, la piétonnisation et l’agrandissement des terrasses permettent aux commerces d’agrandir temporairement leur établissement et d’augmenter leur chiffre d’affaires après la difficile période hivernale qu’ils ont connu. 

Quel est le potentiel de transférabilité?

Même si l’avenue du Mont-Royal inspire plusieurs autres arrondissements à faire proposer des projets similaires, un tel projet ne peut s’appliquer à toutes les rues commerciales, notamment celles situées en dehors de l’île où l’achalandage piétonnier est moins soutenu. En gardant les principes de ce projet, une piétonnisation et des projets d’installation de terrasses plus adaptées à ces contextes sont-ils possibles ? 

Enjeux et perspectives

Complication des livraisons  

Des enjeux visibles ont été générés par la création des terrasses. Entre autres, la problématique des livraisons, la fermeture des rues et l’empiétement des terrasses sur les stationnements occasionnent des complications pour la livraison des marchandises dans le commerce. Une gestion serrée des circulations, y compris des heures où celles-ci sont possibles, est à prévoir. 

Viabilité en période hivernale  

La prolongation des terrasses en hiver serait envisageable, mais elle entraînerait de fait un enjeu de température et de confort. Les commerçants seraient dans l’obligation de se munir d’appareils chauffants tels que des braseros, engendrant ainsi des questions relatives aux enjeux environnementaux et climatiques. Ce type d’appareil controversé sera d’ailleurs interdit en France à partir du 31 mars 2022. 

Délai d’obtention de permis   

Étant donné le très faible coût du permis, la demande pourrait donc plus élevée que les années précédentes et pourrait potentiellement entraîner des délais supplémentaires dans l’obtention des autorisations. Une augmentation du nombre de terrasses peut également mettre plus de pression sur d’autres services municipaux, comme l’entretien et le nettoyage des espaces avoisinants. 

Sources

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1776313/pietonnisation-rue-montreal-restaurant-terrasses-covid-ete

http://www.promenadewellington.com/wp-content/uploads/2020/08/SDCW_2020_Sondage-membres-pi%C3%A9tonnisation4.pdf

https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/climat-linterdiction-des-terrasses-chauffees-decalee-a-2022-1298473

Auteur de la fiche

Astrée Denys