Un bureau au fond du jardin

Contexte
Milieu
Urbain
Périurbain
Rural
Densité
Faible
Fonction
Bureau
Temporalité
Pendant
Après
Acteurs
Initiative
Privée
Acteur
Entreprise
Type de projet
Discipline
Design
Architecture
Intervention
Aménagement

Description du projet

Afin de répondre aux enjeux de confort que soulèvent le télétravail, la firme d’architecture londonienne Boano Prišmontas a créé le concept de My Room in the Garden. Selon eux, les employés ne doivent pas sacrifier leur espace domestique pour s’adapter aux obligations du télétravail. Il est clair que la solution ne se trouve pas à l’intérieur, mais à l’extérieur de la maison. 

Leur projet prend la forme d’une structure modulable en préfabriqué qui peut s’insérer dans les plus petits jardins. Sa dimension classique est de 1,8 × 2,4 mètres et coûte 5 000 £ (8 600 $CAN), mais le module peut être agrandi à l’infini en ajoutant tout simplement des plaques de contreplaqué. De plus, étant donné que la taille des modules n’excède pas les 2,5 mètres, l’agrandissement du module ne nécessite pas de permis de construction. 

Ville/Pays

Londres, Royaume-Uni et Hongrie 

Acteurs impliqués dans le projet

Boano Prišmontas 

Hello Wood 

Éléments d’innovation

Pourquoi est-ce innovant?

L’année 2020 aura définitivement marqué l’essor du télétravail. Même si ce mode de fonctionnement a été imposé, il aura mis les capacités d’adaptation de plusieurs à l’épreuve, en forçant certains à transformer une partie de leur logement en un lieu de travail ergonomique et confortable. Si ce nouveau mode de vie plaît à certains, il n’enchante pas tout le monde. Néanmoins, il faudra tout de même s’y faire puisque selon une récente enquête réalisée auprès de chefs d’entreprise, celle-ci a révélé que 82% d’entre eux prévoient de « maintenir une structure partielle de travail à domicile » même une fois la pandémie terminée.  

L’innovation derrière ce projet de module de télétravail provient de la facilité et de la rapidité à le monter. Le fait que sa construction ne nécessite pas de permis rend également les choses plus faciles. Il permet aussi d’ajouter une pièce à son logis sans pour autant entamer des travaux d’agrandissement qui peuvent être très dispendieux. 

Pourquoi est-ce pertinent pour Montréal?

Cette idée de cubicule s’avère très pertinente pour Montréal puisque de nombreux travailleurs et étudiants sont forcés de travailler ou d’étudier à la maison parfois dans des conditions inadaptées. Comme dans plusieurs métropoles, il est opportun de réfléchir à des avenues flexibles et peu coûteuses pour donner plus d’espace privatif dans des milieux relativement restreints.  

Quel est le potentiel de transférabilité?

Le potentiel de transférabilité est tout de même élevé, mais il ne s’applique pas à tous les quartiers de Montréal. En effet, au centre-ville et dans les quartiers péricentraux, il n’y a généralement pas suffisamment de place pour implanter ce genre de module. Il serait toutefois envisageable dans certains secteurs de convertir des stationnements en espaces capables d’accueillir ce type de modules. 

Enjeux et perspectives

Manque d’espace extérieur et abordabilité 

L’un des enjeux majeurs de ce module de travail est le manque d’espace dans certaines zones de la ville pour permettre son implantation. Il nécessite d’avoir une cour, un espace que tous les Montréalais ne possèdent pas ou pour lequel ils n’ont pas un accès privatif. En ce sens, plusieurs secteurs de la ville possèdent un haut pourcentage de locataires, ce qui peut rendre inaccessible l’installation du module. Si par chance un locataire peut avoir un espace disponible, il devra en premier lieu avoir l’accord de son propriétaire. Cela peut complexifier les baux de location d’un logement et, avec des coûts importants pendant le temps d’un bail, pourrait rendre un projet d’installation moins intéressant. 

Réglementation 

Il subsiste également un enjeu de réglementation quant au statut de ce module. Certaines municipalités autorisent la construction de cabanons sans permis, ce n’est pas le cas partout. Qui plus est, le fait que ce module soit une pièce utilisée à des fins d’habitation, et non de rangement, implique aussi que celle-ci soit chauffée et éclairée. Le statut de ce module peut ainsi être ambigu, dans la mesure où c’est un véritable usage résidentiel sans être attaché au bâtiment principal. Ces paramètres peuvent ainsi compromettre sa facilité d’implantation et d’acquisition. 

Enjeu climatique 

Enfin, si ce module a été pensé pour un climat londonien, on peut alors se questionner sur sa viabilité en climat montréalais. Est-ce que l’isolation serait suffisante pour l’hiver québécois ou bien le module nécessiterait un investissement supplémentaire au modèle de base ? 

Sources

https://popupcity.net/observations/covid-19-drives-demand-for-home-office-pods/

Auteur de la fiche

Astrée Denys